Burkinabe façonné, Lyonnais de cœur, exalté de couleurs.

Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, Mory crée, trace, griffonne, envisage, imagine avec un reste de craie ou dans la terre rouge de son enfance, sur une feuille ou une toile tendue. Aux côtés d’un instituteur qui ne comprenait pas grand chose et de sa grand-mère qui comprenait tout, Mory fait naître des univers qui s’animent, se colorent avec son âme, se modèlent avec son cœur et sous ses gestes. Il donne à sa vie la couleur saturée de l’urgence de sa créativité.

C’est depuis son Burkina natal que Mory ira jusqu’à faire trois jours de mobylette pour rencontrer celui qui allait changer sa vie pour toujours, son futur père de cœur et son mentor ; Gilbert Coudène.

C’est bien grâce à ce dernier que Mory pose ses valises à Lyon en 2013 et laisse depuis s’exprimer la force de son travail comme la nécessité impérieuse de sa créativité.

Fusain, sanguine, sepia, aquarelle, huile et pigments nourrissent son imaginaire mais Mory n’a cesse de s‘affranchir des techniques pour effacer progressivement tout ce qui pourrait s’interposer entre le support et son cœur…

Mory fantasme le jour et s’évade la nuit, modèle les corps avec ses doigts, avec un couteau, avec la couleur, illumine les visages grâce à la matière et caresse les scènes de vie avec ardeur, frénésie et précision du geste.

Mory entretient justement un rapport sensible et contrasté entre le positif et le négatif, le bien et le mal, le clair et l’obscur, le jour et bien évidemment… la nuit. Un seul et unique invariant nourrit et habite sa production ; la couleur, dans tout ce qu’elle a de plus dense et saturé… toujours primale mais jamais primaire.