Hubert BOUTTIAU

Paysages de sensations

BRUXSLSART - Exposition de Réalité Augmentée

"Mes tableaux sont des tests, un enchainement de test et cette série est une évolution de mes tests précédents."

Dans ces peintures, l’influence de Bacon concernant le rejet d’une peinture « illustration »
y est primordiale.
Pour se détacher d’une peinture de scène et mettre en avant la confrontation entre la
nature (éléments à l’huile) et l’artificiel (éléments à l’acrylique), il y a un travail de gros
plan, puis de gros plan dans le gros plan.
Ce point de vue agrandit les surfaces de chair permettant de s’y plonger.
La représentation de visage ou de mains et de pieds y est évité, nous éloignant de
l’anecdotique, de la non-universalité.

Du Chaos

L’idée de « Catastrophe » ou de « Chaos Germe » dans la peinture, comme l’évoque Gilles Deleuze est un autre aspect primordial dans l’exécution de ces peintures. On peut apercevoir cette image qui ressort du marasme grâce à la couleur.
Pour renforcer l’idée de chaos dans la chair, le rajout d’éléments (carcasses, scène de violences etc) arrivant de façon subliminal grâce au travail de l’huile qui le fonds dans la chair, pour qu’au final, il n’en reste que certaines valeurs. Ce travail permet de faire disparaître la simplicité de la chair.

Good for asylum

Des sensations

Tout ce travail sur la chair torturée par la couleur et les coups expressif du pinceau est réalisé pour amener des sensations.
Ces sensations peuvent être comparées à ce que peut produire un ou plusieurs paysages se combinant dans un seul tableau.

Agression

Champagne and cheese

Des contrastes

Le travail sur les contrastes me semble être le point commun entre toutes mes
peintures, comme une obligation inconsciente qui s’impose à moi.
En plus des 7 contrastes de couleurs connues, il y a aussi:
l’acrylique géométrique en aplat mat donnant cet aspect figé constant avec l’huile en « sfumato » expressif brillant, produisant des moments de calme face aux moments tempétueux.

Les éléments artificiels représentés par l’acrylique apposés aux éléments naturels peutêtre vu comme une allégorie de notre société contemporaine. L’artificiel beau, propre et lisse en concurrence à cette nature rebutante, déstructuré et sale dont on ne porte plus attention et qui fini par se mélanger dans la méconnaissance.

Les corps lisses provenant d’instagrameu(r)(se), réseau social des influences, de la mode et de l’éloge du corps parfait ce contraste dans la juxtaposition des valeurs: La chair en devient le lieu du chaos, de la violence primaire.
La volonté de désacraliser ce corps parfait par l’ajout de matières, nous amène vers un travail pratiquement abstrait (dans la chair) alors qu’il semble figuratif de prime abord.

L’humain est au coeur de ce travail, car la seul chose qui importe à l’homme, c’est l’homme! Et c’est seulement à travers lui que l’on perçoit le monde.